jeudi 6 décembre 2012

Introduction



Nous pouvons imaginer que l'e-réputation se forge grâce/à cause des réseaux sociaux. Il est donc tout d'abord important de bien définir ce qu'est un réseau social. Le terme provient de John A. Barnes(1) et désigne une structure sociale dynamique se modélisant par des sommets et des arrêtes. Les sommets désignent généralement des gens et/ou des organisations et sont reliés entre eux par des "interactions sociales".

De ce fait, certains réseaux sociaux sur Internet regroupent des amis de la "vie réelle" (que nous côtoyons tous les jours) tandis que d'autres contribuent à se créer un nouveau cercle d'amis, trouver des partenaires commerciaux ou encore, trouver un emploi. Il s'agit alors de "réseautage social", comme Facebook©, Twitter©, identi.ca©, MySpace© ou encore Likedln©.

Par ailleurs, la sociabilité est indispensable au développement humain. Un individu social est un individu qui développe des interactions au contact d'autres individus. L'ensemble de ces interactions détermine à la fois le réseau social et le capital social de chaque individu(2). Du point de vue professionnel, 2% des DRH (Directeur des Ressources Humaines) français affirment, en 2012, utiliser les réseaux sociaux pour recruter, contre 45% aux Etats-Unis. 

Nous allons donc nous demander dans quelle mesure ces réseaux sociaux ont un impact sur notre e-réputation, et comment cette e-réputation se répercute sur notre vie "réelle" qu'elle soit professionnelle ou privée. L'e-réputation a-t-elle de bons ou de mauvais côtés? Comment définit-elle l'identité?

(1) Propos recueillis sur Wikipédia
(2) La notion de capital social a été étudiée en 2006 dans l'article "Le rôle des interactions sociales dans les modèles économiques Internet" de Thierry Pénard.
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L'e-réputation, ça vous dit quelque chose?


Après les marques, les entreprises et les célébrités, intéressons nous à l'e-réputation du coté des jeunes.

La consultation du web est devenue une activité quotidienne pour les trois quarts des utilisateurs. Nous pouvons remarquer que lorsque qu’on demande aux adolescents ce qui leurs manquerait le plus sans internet, ce sont les réseaux sociaux qui l’emportent. En effet, le taux de participation à ces réseaux atteindrait les 80 % chez les moins de 25 ans. Le web est donc un enjeu social primordial et inévitable dans la vie de cette nouvelle génération.

Ainsi progressivement se crée un lien social
                 
Comme pour échapper à la réalité, les internautes ont la possibilité de se créer une identité numérique sur le web. Cette identité est le reflet de tout ce qu'ils partagent sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux : photos, commentaires, lieux, participation à des évènements. On assiste à une véritable mise en scène de soi, le net devient alors un lieu paradoxal : celui d’un journal intime public. A chaque instant, nous pouvons faire part de nos humeurs, de nos envies, de nos expériences à tout un réseau d’ «amis». Ainsi, nous avons la possibilité d’embellir notre image, de donner à voir aux autres quelqu’un qu’ils vont aimer. Nous sommes perpétuellement en interaction avec autrui, cherchant toujours plus à séduire pour être accepté et reconnu au sein d’un groupe social.



De cette nouvelle identité découle tout naturellement une nouvelle image : l'e-réputation. Pour contrôler cette cyber-réputation bon nombre d’outils sont mis en place (logiciels, assurances), même si l’on sait que le meilleur moyen de se protéger est d’anticiper les répercutions que peut avoir un fichier publié sur le web. Pour sensibiliser les jeunes à cette surexposition de la vie privée, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés a créée en 2012, une vidéo interactive permettant de montrer que l’acte de partage même dans un but d’amusement n’est pas anodin. En effet, une vidéo ou une photo postée ne met pas longtemps à faire le tour d’un réseau. Il est facile, grâce au développement des nouvelles technologies et du réseau de faire passer une information sur un individu qu’elle soit vérifiée ou non.
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Identité ET Numérique


Selon le dictionnaire Le Robert, l'identité est le "caractère de ce qui demeure identique à soi-même". Elle est ce qui caractérise un individu, le distingue, lui confère son individualité et sa singularité. Pour l'anthropologue Nicole Sindzingre, l'indemnité est inséparable de l'individuation : pour identifier un ou plusieurs individus à d'autres, il faut les distinguer de tout ce qu'ils ne sont pas. D'un point de vue juridique, l'identité d'une personne est inscrite dans l'état civil et garantie par l'état. Il s'agit de l'ensemble des éléments de fait et de droit relatifs à un individu (date et lieu de naissance / nom / prénom / etc.) légalement reconnu ou constaté qui permet de l'individualiser de manière unique. Il ne faut pas confondre "l'identité" qui est la représentation d'une personne dans un système d'information, avec "l'authentification" qui est le processus de vérification de cette identité.

L
'identité numérique, elle, ne peut pas être considérée comme le simple reflet plus ou moins fidèle de notre identité civile, nous en avons tous plusieurs.

E
lle est caractérisée par deux groupes d'informations distincts mais complémentaires:
  • Les parcelles d'information dites incontestables et uniques : coordonnées physiques, adresse IP, etc., qui sont généralement attribués par une autorité tierce (état civil, fournisseur d'accès Internet, opérateurs téléphoniques, banques...). Plus ces parcelles sont nombreuses et accessibles, plus elles permettront de construire une fois assemblées, une identité numérique très précise de l'individu.
  • Et celles réputées plus ambigües et multiples : pseudonymes, avatars, blogs, etc., qui sont générés par l'individu lui-même ou par les individus composants son réseau.
Ainsi, la démocratisation du haut début, la multiplication des réseaux sociaux et l'explosion des contenus générés par les utilisateurs ont grandement contribué au développement de l'identité numérique sur Internet comme le démontre le schéma suivant, de Fred Cavazza intitulé "L'écosystème de l'identité numérique".


Ainsi l'identité sur les réseaux sociaux concerne aussi bien la vie privée que professionnelle. Cependant, la pluralité des réseaux sociaux peut tendre à une addiction des utilisateurs, qui finissent par ne plus avoir de "vie réelle" (c'est à dire en dehors des moyens de communications électroniques) au profit de leurs "amis virtuels". Cela peut alors se reporter dans le monde du travail, où les employés vont utiliser leur temps de travail pour surfer sur le Web 2.0.

Nous abordons alors la question de Réputation mais surtout des réseaux sociaux dans la vie professionnelle.
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E-réputation: explications en images

E-réputation et vie professionnelle


Tout d'abord, la logique voudrait que l'e-réputation n'existe pas : en effe,t nous ne parlons pas de T-Réputation (en référence à la télévision), de R-réputation (radio) ou encore de P-réputation.
Cependant, il est indéniable qu'avec la présence continue des divers réseaux sociaux, internet contribue à nous forger une réputation pure et dure. En effet, prenons l'exemple du président Américain Barack Obama ; sans la présence d'Internet et de nombreux réseaux sociaux (tels que Youtube© ou encore Twitter©) il ne serait probablement pas à la tête du gouvernement. S'étant forgé une réputation grâce aux slogans tels que "Yes We Can" sans cesses répétés sur la toile.

En effet, l'internaute interagit avec l'information, communique et échange : tout comme dans la "vie réelle", sa réputation de producteur de contenu devient directement liée à la qualité de l'information qu'il publie, ce qui détermine son capital social, comme nous le montre le schéma ci-dessous :


De plus en plus présente dans la vie privée, la question de réputation se transmet alors à la vie professionnelle. De ce fait, une étude réalisée par le magazine Star Tribune indique que 77% des recruteurs effectuent des recherches en ligne (tapant par exemple le nom du candidat à l'embauche dans le moteur de recherche Google©) et que 35% ont déjà éliminé un candidat en se basant sur les résultats de ces recherches.

Peu à peu, les réseaux sociaux prennent le pas sur notre quotidien professionnel, s'insinuant dans les entreprises, causant parfois quelques désagréments.
En effet, 18% des employés d'une entreprise sondés par Cegos admettent que les réseaux sociaux ont une incidence négative sur leur gestion du temps de travail.
Mais, restent plus nombreux les employés qui jugent favorable l'impact des réseaux sociaux sur l'entreprise : 32% jugent les réseaux sociaux comme fournissant un accès plus rapide à l'information, 19% admettent avoir de meilleures relations avec leurs collègues par ces moyens, tandis que 10% déclarent qu'ils augmentent leur efficacité professionnelle. (Cf. Schéma ci-dessous).

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Protéger son e-réputation


Gérer sa réputation sur Internet revient à faire une sorte de veille technologique constante, permanente avec pour exception que contrairement à une veille traditionnelle celle-ci s’effectue au nom d’une marque, d’une personne, d’une entreprise… Ainsi, pour mener à bien cette mission plusieurs outils existent et pouvant s’utiliser de manière complémentaire ou individuelle. En voici quelques uns :
  • Twitter Search: Moteur de recherche permettant de voir les derniers tweets publié en temps réel sur le service de micro-blogging Twitter.
  • Wikio: Permettant d’effectuer des recherches sur les sites d'actualités et la blogosphère francophone avec une possibilité d’affichage antéchronologiquement (les plus récent en premier), par pertinence ou par popularité.
  • Google Blogsearch: Moteur de recherche Google offrant la possibilité d’effectuer des recherches exclusivement sur les blogs avec un  filtre de recherche à la dernière heure, les 12 dernières heures, les 24 dernières heures, une possibilité de récupérer le flux RSS d'une recherche.
  • Alertes Google: Envoie de mail à fréquence régulièrement (selon l'actualité, une fois par jour, une fois par semaine) dont le sujet porte sur les nouvelles pages indexées selon la requête souhaitée.
  • Agence de community management et de gestion de l'e-réputation : Offrant des prestations de gestion de la réputation sur le web, veille de notoriété… 
De plus, quelques règles simples peuvent être suivies pour cultiver son  e-réputation. Ces conseils pouvant être pour les entreprises mais aussi d’un point de vue individuel pour certaines :
  • Effectuez des recherches sur Google avec pour mots clés vos nom et prénom.
  • Evitez de diffuser des informations sur votre vie privée de manière générale.
  • Maitrisez les commentaires aussi bien négatifs que positifs en mesurant leur impact.
  • Entretenez votre image dans le temps en intervenant en fonction des fluctuations de celle-ci.
  • Communiquez, échangez avec les internautes agissant sur votre présence sur le réseau Internet.
  • Modérez le contenu déjà présent sut Internet en limitant l’accès à certaines informations, supprimant les tags de publication, portant plainte au CNIL si nécessaire…
  • Mesurez son influence par le biais de plateformes sociales connectés (Klout) ou la consultation de vos profils.


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